BLANCHE DUPONT

 

Bien le bonjour !

Je me présente moi c'est Blanche mais tout le monde me surnomme "la Maginette" ou "Mamz'elle Blanche".
J'habite dans le fin fond des Ardennes, dans un petit village avec toute ma famille. J'ai un frère qu'est parti au 91e Régiment d’Infanterie de Mézière, mais ma famille et moi avons rarement des nouvelles, seulement pour les grandes occasions...
Il s'appelle Paul Rémy, il est sept ans plus vieux que moi.
Alors comme on s’inquiétaient, je suis partis à sa recherche, et une fois je l'ai retrouvé !
Il était près de Villy, depuis j'essaye de le suivre, une fois il va en Lorraine, une fois il retourne dans les Ardennes.
Quand on va en Lorraine, je m'inquiète beaucoup parce qu'on est quand même près de la ligne allemande...
En plus les gars de son régiment m'aiment bien, un peu trop parfois ! Mais maintenant qu'ils ont compris qu'on ne touche pas à la petite sœur du caporal, ils me surveillent et me protège.
Enfin voila j'ai pas grand chose à dire sur moi, m'enfin au moins maintenant vous pourrez plus dire que vous me connaissez pas !

À une prochaine sur les route !


BAUDOUIN D'AUTRY DE LANDREVILLE


La France, monsieur !
Voilà bien une chose qui mérite que l’on verse son sang pour elle! Et à ce sujet, les d’Autry de Landreville n’ont pas à rougir ! Mes ancêtres ont toujours su accomplir leur devoir. Un ancêtre tombé en Russie avec la Grande Armée, un grand-père blessé à Sébastopol et à Metz. Quant à mon père, il est tombé au champ d’honneur dans l’Argonne en 1918.

Je n’ai guère de souvenirs de lui, j’étais trop jeune. Ma mère ne s’en est jamais vraiment remise, elle m’en veut, je pense, d’avoir devancé l'appel, mais tudieu, j’ai un héritage à honorer !

Alors oui, je n’ai pas fait carrière, mais je remplis mes devoirs. Il faut dire que j’ai des terres et une usine à Grandpré à faire tourner. Vous savez comment sont les ouvriers si on les laisse sans surveillance !
Remarquez, j’en ai quelques-uns dans ma section. Pas de mauvais bougres dans l’ensemble, des soldats obéissants et patriotes. Je ne dis pas qu’ils ne préféreraient pas être près de leur petite femme, mais ils ont le cœur bien accroché et je n’ai trop à me plaindre de leur comportement. Avec des gars pareils, la troisième section va montrer aux casques à pointe que les poilus sont encore vigoureux au 91e d’Infanterie.

On va leur en faire voir, aux envahisseurs germains. Il ne sera pas dit que Baudouin d'Autry de Landreville n'aura pas payé de sa personne pour la Patrie!



ANDRE DUPERON 

Salut p'tiot.
T'es nouveau ici? D'accord, bienvenue dans ce cas. Enfin, je te dis ça, ce sera à toi de voir hein, si tu supportes l'ambiance en tout cas.

Comment je m'appelle? André, André Duperon, L'Dé pour les intimes. Ca commence à faire un bail que je roule ma bosse p'tiot. J'ai fais mon service en 31, encore bercé par les exploits de nos anciens. Vu que j'ai aimé, je suis resté et j'ai décidé de faire carrière. Ouais bon, c'est vrai que le respect du règlement parfois j'oublie un peu, du coup je prends pas les grades très vite. Tu sais p'tiot, je suis simple fils d'ouvrier, donc mon sort me convient. J'espère juste que les teutons vont encore rentrer dans les jupons de leurs mères la queue entre les jambes. Avant noël tient, ça serait parfait pour revoir ma douce et mon marmot. Fin voilà p'tiot, on sera amenés à se revoir, et sourit, c'pas si terrible l'armée.

Ouais je viens de loin, du médoc, là où il y a du bon vin et le soleil. Je voulais être au plus prêt pour défendre la patrie.

Aller P'tiot, on m'appelle, encore un bec à foin qui a dû paumer une pièce de son arme.


BAPTISTE DUPERON

 

Salut, je m'appelle Baptiste Duperon.
Ouais je sais, je tombe dans le même régiment que mon frère André. Chance vous dîtes ? On verra bien. Je me destine à être garagiste une fois mon service terminé.

L'armée, ça va 5 minutes, mais là le garage est aux mains de l'ancien. Il connaît son affaire, mais il commence à marquer le pas. Il a fait la Der' l'ancien, dans l'artillerie, du coup il est sourd comme un pot, ou alors il fait exprès.

M'enfin, avec mes connaissances en mécanique et en arrivant dans un régiment motorisé, j'espère passer mécanicien. Là les véhicules vont rouler, je vous le dis. Tout' cas, un véhicule, c'est pas compliqué, tant que ça de la bonne essence à boire, ça roule. Il y a qu'à voir les Croisières Noires en Afrique avec les semi-chenillés de chez Citroën, un exploit ! C'est sûrement l'avenir pour l'armée.

Aller je discute voiture et je vois plus le temps passer. On m'attend, peut-être le Graal ?

Au moins conducteur ? C'est sympa d'espérer pour moi !

Allez, salut l'ami.


PAUL REMY DUPONT 

Moi c’est Paul-Rémy Dupont, enfin tout le monde m’appelle Paul.
Dupont, vous trouvez que ça fait bien français, et pourtant, il parait que j’ai des origines, lointaines, allemandes ! En même temps avec un grand père alsacien, pas étonnant qu’il y ait du mélange !

Du coup je sais ce que ça veut dire l’Alsace Française ! Enfin je ne leur en veux pas aux Allemands, ça doit être de pauvres bougres comme nous, comme en 14. Figurez-vous que mon grand-oncle a combattu au sein de la Ersatzreserve, en 17, dans les Ardennes à 50km de là où je suis né !

Enfin, ce n’est pas pour autant que je ne fais pas mon devoir, si on touche à la paix qui s’est gagnée avec tant de morts, je répondrais coup pour coup. Je suis actuellement caporal, matricule 8474 dans la section du sous-lieutenant d’Autry de Landreville, dans la 1e Cie du 91e RI.  J’espère que cette fois ça sera comme en 38 : un coup pour rien et qu’on rentrera vite fait chez nous !

Bah oui parce que j’ai une ferme à faire tourner  !

Allez, j’y vais, on sonne la soupe, s’agit pas d’arriver en retard !


BEN DUTEL

 

Ben Dutel tel est mon nom ! Fils d'immigrés anglais je possède quand même la nationalité française. Ce qui m'a valu d'être mobilisé dans cette "Drôle de Guerre" ... Et j'y suis allé avec plaisir, si c'est pour donner une nouvelle raclée aux allemands.

J'aurai voulu être pilote, voler,  mais ma vue m'a contraint a l’infanterie. Alors me voilà au 91e RI ... C'est pas aussi aérien, mais bon on y sert le pays quand même !

Mon père tient une casse qu'il tient de son père, du coup, il voulait que je reprenne le commerce mais j'ai préféré tracer mon chemin ! Tu parles d'un chemin, me voilà en uniforme ... J'espère que papa et maman se débrouille sans moi ...

Moi, eh bien ça va, je me fais quelques amis et pour garder le moral j'ai mes passions : le dessin et la photographie ! Ça, c'est mon truc, je m'évade et je passe le temps.

Bon maintenant arrête de bouger que je termine ton portrait !


AUGUSTE  JANIN

 

Ma petite Marie, ma douce Fanny,

 

Me voilà bien arrivé au régiment, les gars ont l’air sympa ça va. On vient de toute la France, si chacun était venu avec une spécialité de sa région, nous aurions fait un sacré festin !
Même si on rigole, la vie en campagne n’est pas simple. Les marches, c’est usant, ça tire dans les jambes et on a de belles courbatures. Je suis bien content d’être tombé avec des gars qui s’y connaissent un peu, nos cadres font ce qu’ils peuvent pour qu’on soit capable d’être rapidement au meilleur niveau. On enchaine patrouilles, manœuvres et instructions, je pense qu’on sera prêt le jour venu !
Je repense souvent au grand père qui voulait que je sois facteur, comme lui. Au moins je serais à vélo …
En parlant de la famille, j’espère que vous allez tous bien ! Toi, ma femme, tu me manques et j’espère bien vite te blottir contre moi. Et toi ma petite marie, ton sourire m’accompagne, et j’ai hâte de te retrouver. Dans la ferme où nous cantonnons, les agneaux ne sont pas bien gros et tu les trouverais sans doute très doux.
Dans 5 minutes, on part pour une nouvelle manœuvre, il faut que je termine mon sac …
Je vous embrasse bien fort ! Donnez-moi des nouvelles ! J’essayerais de faire de même le plus régulièrement possible.

Ton Auguste !

 


CAMILLE PERRIGUEY

B'jour!

Je m'appelle Camille Perriguey, mais ici les gars me surnomment "La Lunette" suite à une vaillante expérience au stand de tir !

Ma tendre Bourgogne me manque déjà avec son beau vignoble, mais ne vous y détrompez pas je ne troquerai jamais le bon vin de mon pays contre la bière locale.

Si les allemands n'avaient pas voulu leur satané revanche de 14, je n'aurai pas tout quitté du jour au lendemain... Et ils ont intérêt à ce que j'ai toujours mon emploi de Second Contremaître à l'entreprise de fabrication des ponts métalliques !

Mes parents sont fiers de moi. Ils sont fiers de mon métier et fiers de mon engagement pour notre belle Patrie qu'est la France.

j'y ai pas dit mais Papa est chauffeur de locomotive dans la PLM et Maman est directrice dans une jolie école vers Châlon-sur-Saône. 

Même si j'y ai pas fait mes classes, je suis content que l'administration m'ai fait atterrir au 91. C'est un beau régiment et les camarades sont vraiment amicaux.

D'ailleurs l'autre fois on a eu une permission de plusieurs jours et avec les copains on en a profité pour aller visiter Verdun et son champ de bataille.

On est allé se recueillir au récent Ossuaire de Douaumont. On a aussi visité les positions et le malheureux fort de Souville dont on a toujours entendu parler.

La ville est très sympathique avec la Meuse qui la traverse.

J'y ai même rencontré une jolie fille originaire de Toulouse qui est absolument charmante ! On a bu un café et on est allé se promener.

Elle est très intéressante, et elle m'a même donné son adresse pour que je lui écrive.

J'espère qu'on se pourra se revoir très prochainement une fois qu'on aura arrêté et repoussé les allemands à la frontière.

 

 

 Bon allez je vous laisse, on sonne au rassemblement, faudrait pas que j'y arrive en retard sinon Achtung au Caporal-chef.


LUCIEN SAUVAGE

 

Cher parents, J'ai été Incorporé dans le 91eme régiment d'infanterie à Mézières, cela m'étonne car le fils du boulanger a quand à lui été Incorporé au 147eme régiment de forteresse basé à Sedan, plus proche de notre jolie ville de Donchery et il est dans le village en garnison lui... Comme quoi l'administration c'est bizarre comme animal

J'espère que je ne manque pas trop à papa pour l'aider à la boucherie. Les journées sont monotones ici exercices et corvées à longueur de journée, la pêche du dilanche avec les copains me manque un peu... mais bon ça sera pour après cette guerre, sales boches ça ne leur a pas suffit de perdre une fois, ces gens ne sont vraiments pas comme nous !

 

Je vous laisse pour aujourd'hui le caporal nous appel

Je vous embrasse

 

Votre Lucien


QUENTIN SEUX

 

Moi c’est Quentin SEUX, avant que la guerre éclate et que les Boches réclament leur revanche, je travaillais dans un hôpital à St Etienne dans la Loire. Je n’ai pas fait beaucoup d’études mais cela ne m’empêche pas de me rendre utile autant que possible.

Me voilà maintenant loin de cette vie, mais si c’est pour voler à la rescousse de la nation alors aucun problème !

J’ai été incorporé au sein du 91e régiment d’infanterie et vous savez quoi ? Et bien j’y ai rencontré un tas de gars vraiment sympa venant d’un peu partout, il est vrai que j’apprécie l’ambiance de ce régiment !

 

Je me suis vite rendu compte que je n’étais pas le meilleur mais je fais de mon mieux comme d’habitude et puis mon sens de la discipline me permet de pouvoir progresser, on me donne un ordre, je m’exécute ! Ce qui n’est pas donné à tout le monde, j’imagine.

 

Enfin bref, pour tenir le coup je me raccroche à cette ambiance de camaraderie et puis au fait que la France a besoin de nous ! Espérons que cette guerre ne s’éternise pas pour que je puisse rentrer chez moi auprès de ma famille et ma fiancée.


GAETANE  LEMAHIEU

Ma chère maman,

Me voilà bien arrivée dans cette petite ville de campagne ardennaise où vit notre tante.

J'ai pu trouver un emploi dans un petit bistro-restaurant. J'aide à la cuisine et au service. Tout se passe bien.

Il y a des militaires postés ici. J'en vois souvent au bistro. Ils sont pour la plupart polis et courtois, même si j'ai dû en sortir un ou deux car ils cuvaient leur vin avec leurs chausses crottées de boue sur le tapis. Mon franc parlé bourguignon et mon mauvais caractère m'ont valu un surnom de leur part : "Adjudante Gaétane" !

C'est vraiment une drôle de période que nous vivions là. La menace des allemands est présente et nous vivons avec. C'est une incertitude qui nous tiraille comme un mauvais point de côté. Mais nous faisons notre possible pour ne pas nous laisser abattre et continuer notre vie, un jour après l'autre.

Notre petit village me manque tellement. J'espère pouvoir revenir te voir bientôt. 

Embrasse mon père pour moi.

 

Ta fille.


CLARA DUCROS

Bonjorn !

Je me présente, moi, c’est Clara, la sudiste du coin’g.

Di diou ! Qu’il fait froid ici ! La pluie, le vent, le froid, ça me change bien’g du soleil de Toulouse … J’habite à Verdun’g, sur les terres encore marquées de l’ancienne guerre. Aucun répit pour les morts car même dans les ruines, l’armée stationne et surveille l’horizon’g. Dans les rues, ça tchare que les Boches ne se frotteront plus à la ville mais, moi, j’y crois peu. Parfois, sur le champ de bataille, on croise l’armée. Et je peux vous le dire, ils ne viennent pas ici pour se recueillir. Ou bien ils sont là pour réinhumés les corps nouvellement trouvés, ou bien’g ils montent vers les forts pour surveiller la frontière.

Comment je sais tout cela ? Ça marmuse beaucoup sur les quais. Puis, aussi, je suis guide. J’emmène les anciens poilus sur le champ de bataille, ainsi que la relève. Oui, car beaucoup de régiments passent dans le coin. Le 91e Régiment d’Infanterie de Charleville est passé dernièrement. Un jeune soldat m’a bien’g attiré l’œil : un Bourguignon’g avec un bon « acceint » de sa région’g. On a pris un petit café ensemble. Il a mon adresse, j’espère qu’il m’écrira et que je le reverrai. Je suis aussi photographe quand l’envie me prend et que l’Est Républicain me contacte. J’ai quelques photographies de cet homme parmi mes pellicules, je pourrais vous en montrer à l’occasion, autour d’un petit caoua !

Je me suis énormément attachée à tous ces militaires, qu’ils soient jeunes ou bien qu’il ait fait la Grande guerre. Et en les voyant, parfois mutilés ou gueules cassées, je ne peux m’empêcher de penser à mon oncle qui est tombé dans les Vosges il y a presque 25 ans…

Bien’g ! 

 

Maintenant, vous savez où me trouver ! Des poutous et adishatz !